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AU ROYAUME DES TOULOULOUS

Exposition multimédia
de Laure Chatrefou & Anne Guillou

résumé |

21 juin 2021 - 14 novembre 2021 // Musée d'art moderne Richard Anacréon - Grandville

 

17 octobre 2020 - 16 mai 2021 // Musée de Normandie - Caen

 

24 janvier - 24 avril 2019 // Camp de la transportation / CIAP, Saint-Laurent du Maroni - Guyane


14 juin 2018 - 10 mars 2019 // Musée international du Carnaval et du Masque, Binche - Belgique

 


 

Mettre un à un les éléments qui composent la parure du touloulou. Devenir chaque fois un nouveau personnage. Et puis danser jusqu’à s’en étourdir. Il faut vivre l’expérience des bals parés-masqués pour comprendre le vertige et la liberté qu’offre le touloulou aux femmes.

Drôles de créatures du carnaval de Guyane, les touloulous se mettent en scène à l’entrée des dancings, sous les regards complices du public. Puis la parade laisse place à l’énergie de la danse.

Selon les codes des bals les touloulous disposent d’un droit éphémère mais absolu, celui de choisir leurs cavaliers. Là, au milieu de la foule, au rythme des instruments, elles se connectent à la musique, à leur partenaire, à elles-mêmes. Le costume est un doux complice pour se laisser porter par les mouvements de leur corps dans un anonymat rassurant.

 

Le dimanche matin, tout est illusion. Aucune femme n’a assisté au bal.

 



https://www.youtube.com/watch?v=k5shJNnhWuo

partenaires |

DAC Guyane/ Ministère de la Culture

Ville de Saint-Laurent du Maroni

Collectivité Territoriale de Guyane

FEAC Fonds d'échanges artistiques et culturels d'Outre-mer

CNES

Musée international du carnaval et du masque de Binche - Belgique

SCAM Brouillon d'un rêve sonore

Caisse des dépôts et consignations Martinique-Guyane

Ville de Nantes

Arte Radio

Les Fabriques de Nantes

Maison des Arts de Saint-Herblain

le Studio d'en haut

Association Mo

Chez Nana, Chez Polina, Les Blues Stars, les Mécènes, les Carnivores.

 

 

En savoir +

Résidence #1 : Guyane, Cayenne - Janv-mars 2017

Résidence #2 : La Fabrique - Nantes - Nov 2017

Résidence #3 : Guyane, à Cayenne et Camp de la transportation à St Laurent du Maroni / Janv-mars 2018



UNE EXPOSITION MULTIMÉDIA

 

AU ROYAUME DES TOULOULOUS est une exposition peuplée de mémoires, d’images et d’histoires réalisé avec la complicité des touloulous.

Phénomène spécifiquement guyanais le bal des touloulous ramène à l’essence même du carnaval. Il n’existe plus de hiérarchie, l’ordinaire est tourneboulé, les règles du jeu se réinventent et la danse rythme le quotidien.

Ces bals sont pratiqués dans des temporalités et des espaces dédiés et c’est justement là où se trouve toute leur saveur. D’ailleurs, pour nombre de Guyanais, danser à cette occasion reste meilleur que danser n’importe où ailleurs.

 

AU ROYAUME DES TOULOULOUS est un prolongement de ces soirées, un moment à part entière, comme un clin d’œil hors contexte imaginé pour, et avec les touloulous. C’est aussi un regard extérieur porté par une/des artistes sur cette singulière pratique. Ces créations sont issues des temps partagés avec les Guyanais.

 

Ce projet prend le parti d’extraire avant tout la passion qui anime chaque samedi les Guyanais et de la distiller : le plaisir de la danse. Sans dévoiler ni reproduire l’effervescence des dancings l’exposition se focalise sur les détails qui composent cette pratique : les costumes, les pas de danse, le mouvement des corps…

 

Par ailleurs plusieurs installations se concentrent sur les âmes qui se cachent derrière les loups et sur les récits des touloulous, protagonistes emblématiques, et de leurs cavaliers.

La mise en espace favorise ainsi l’écoute de paroles intimes. Elle est pensée comme une mise en scène de théâtre et joue avec les lumières, les voiles et l’illusion. Mais ces pièces peuvent également être découvertes sous forme de parcours, disséminées en plusieurs lieux.

Entre les mots se dessine une part de l’identité guyanaise. Les témoignages donnent aussi en filigrane une lecture sur les relations hommes-femmes et sur les manières d’être et de paraître.

 

Les créations sont à découvrir en famille, en couple, entre amis... Mais leur présentation donne également l’occasion à chacun de vivre une visite assez personnelle. Entre écoutes, visionnages et pas de danse, le public est libre de sa déambulation et du déroulé de sa visite.

Et comme dans la foule des dancings, où règnent costumes, mensonges et jeu, et où chacun vit finalement un bal qui lui est propre, il est envisagé qu’à la sortie le visiteur reparte avec un secret bien à lui !

 

AU ROYAUME DES TOULOULOUS est ainsi un extrait de la malice guyanaise et l’occasion de célébrer une pratique qui fait la fierté de toute sa communauté.

 

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EN RÉSUMÉ

 

Valorisation et rayonnement du bal des touloulous, patrimoine culturel immatériel de Guyane
 
Valorisation de l’identité guyanaise
 
Entre 200 et 300 Guyanais au total impliqués dans la création de l’exposition
 
30 interviews et 100 rencontres déjà réalisées en 2016
 
Projet sur 3 années : 2016.2017.2018
 
Quatre espaces composent l’exposition dont 6/8 vidéos qui feront ensuite l’objet de 3 films documentaires (26’ chacun), 10 créations sonores - documentaires et musicales - (entre 10’ et 30’) et 2 œuvres interactives
 
Et réalisation de 15 photographies
 
Présentation des œuvres ensemble ou sous forme de parcours.
 
Exposition itinérante : Cayenne, Kourou, Saint Laurent du Maroni / Nantes et d’autres lieux de diffusion en métropole (Saint Herblain, Dunkerque, Vitré…)
 
Musée international du carnaval et du masque de Binche (Belgique) : présentation des œuvres dans l’exposition Carnaval de Cayenne, de Novembre 2017 à Avril 2018
Après l’exposition, diffusion des 3 films documentaires à la télévision et de créations sonores à la radio
 
Quatre ateliers de création sonore en milieu scolaire et étudiant (entre 80 et 100 élèves, une centaine d’heures d’atelier au total)
 
3 territoires impliqués : Guyane, métropole, Belgique
 
Une équipe artistique et de production expérimentée
 
Avec le soutien et le regard de :
Monique BLERALD (Professeur et Vice-Présidente Culture de l’Université de Cayenne), Jammo SERVILLE (Vice-Président de l’Observatoire du Carnaval de Guyane),
Isabel NOTTARIS (Cheffe de projet de la future Maison des cultures et mémoires guyanaises),
Marie-Pascale MALLE (Conservatrice en chef du patrimoine au Mucem, Marseille), Séverine CACHAT (Directrice de la Maison des Cultures du Monde-Centre français du patrimoine culturel immatériel, Vitré)

 

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LE CONTEXTE


Le carnaval approche, il est temps de voir revenir les touloulous !

 

C’est le sujet favori sur les terrasses des cafés, même la presse relaie encore et encore l’impatience de voir enfin arriver le carnaval et ses bals parés-masqués. Les femmes se retrouvent pour confectionner leurs costumes, les salons se remplissent de cagoules, de gants, de jupons, de masques et des traditionnelles robes « rivière salée », les couturières sont à l’ouvrage. Il en faut des efforts et du travail pour faire opérer la magie des costumes et conserver son anonymat !

Les défilés enchaînent dans les rues des villes et des villages. Mais à Cayenne, et dans d’autres villes, une pratique du carnaval se prolongent dans le secret des universités, des dancings où s’organisent chaque samedi les bals des touloulous.

Derrière les loups on retrouve des femmes qui ne laissent aucun indice sur leur identité. Elles maîtrisent à merveille l’art du camouflage et celui de la séduction. La coutume, non LA REGLE est que ce sont les touloulous qui mènent la danse. Pouvoir éphémère mais absolu, ils choisissent leur cavalier, si la danse sera reconduite ou s’ils préfèrent se laisser porter par le rythme et les bras d’un autre danseur, demandent un verre et laissent les hommes attendre d’être invités. Etre choisi par un touloulou ou non en dit long sur la notoriété d’un homme et sur ses qualités de danseur.

 

Tout est illusion. Aucune femme n’a assisté au bal des touloulous samedi dernier ! Le carnaval, et ses bals, est une parenthèse dans l’année, chacun brouille les apparences, explose son carcan pour devenir un autre.

 

Depuis quelques années certains hommes ont inversé les règles en proposant les vendredis soirs… le bal des tololos.